La résidence de Maxime Robert et Renée-Claude Morin est l’ancienne église Emmanuel de East Angus. PHOTO: MAXIME ROBERT
Un riche legs en patrimoine bâti religieux sur notre territoire me demande, avec les années, de me positionner à savoir quelles églises doivent être sauvées.
Je me souviens d’une conversation avec Nicole Robert, préfet à l’époque (2015) où elle m’expliquait que nous ne pourrions pas tous pouvoir sauver les églises et que nous aurions à faire des choix judicieux, parfois déchirants.
Avec le temps et de l’intérêt, j’ai pu bénéficier de plusieurs visites et interventions d’églises dans le Haut-Saint-François, à Island Brook, Sand Hill, Scotstown, Dudswell et East Angus. Je me souviens encore de la fois où je suis allé visiter l’église St Peter’s à Cookshire. Je me suis dit, hors de tout doute, ce joyau, qui est le nôtre, se doit d’être conservé. Sans enlever rien aux autres églises, elle surplombe à bien des niveaux le caractère et l’identité des autres lieux de cultes de notre territoire. Un bâtiment exceptionnel, une perle rare.
C’est une richesse qui ne se mesure pas en dollars, mais plutôt par la qualité de ses matériaux, de sa conception et de sa réalisation, son histoire, son emplacement, et surtout, par l’intérêt de ceux et celles qui ont à cœur de la conserver et de lui redonner une seconde vie.
Pour ma part, j’aimerais dire que je suis la preuve vivante que ce n’est pas avec de l’argent qu’on sauve les églises, mais bien avec de la volonté… de trouver des solutions et de faire des sacrifices. Je connais quelques particuliers sauveurs d’églises qui vous diront la même chose.
La preuve vivante, dans mon cas, est entre-autres que je demeure avec ma conjointe dans l’ancienne église méthodiste d’East Angus (1899), que nous avons rénové et continuons de restaurés au fil des ans.
Je suis déçu, mais pas vraiment surpris, que l’offre de monsieur Denis ait été refusée. Bien souvent, j’ai eu à négocier avec des communautés religieuses et des municipalités, propriétaires d’anciennes églises à qui les valeurs identitaires et patrimoniales passaient en dernier. Pendant ce temps, l’utilisation de ces joyaux, souvent vide, souvent servant d’entrepôt, sort en toutes règles des recommandations du plan d’aménagement révisé de la MRC du HSF.
Aujourd’hui sur notre territoire, encore trop d’obstacles se dressent à la conservation éclairée de notre patrimoine bâti. Souhaitons-nous trouver les meilleures solutions pour nos générations futures.
Maxime Robert est citoyen actif depuis 27 ans dans la mise en valeur de plusieurs bâtiments patrimoniaux d’ici et infographiste au Journal Le Haut-Saint-François.

