L’église Saint-Pierre est adjacente au stationnement de l’ancien presbytère, acheté auparavant par Gilles Denis, et qui abrite aujourd’hui l’office du tourisme et le bureau de M. François Jacques, député de Mégantic. Le terrain de l’église ne dispose pas de stationnement.
« Plusieurs offres et près de dix visites ont été reçues, » a déclaré l’agent immobilier Patrick De Carvalho par téléphone près de trois semaines après la mise en vente de l’église anglicane St. Peter’s, située au 45 rue Principale Ouest, à Cookshire, sur le site Realtor.ca. Le prix demandé est de 199 000 $.
Le diocèse anglican de Québec, propriétaire du bien, avait refusé en août une offre de 50 000 $ de Gilles Denis, président de l’Espace culturel Cookshire-Eaton.
Le représentant immobilier chargé de la vente, Anthony De Carvalho, a déclaré par courriel que l’offre de Denis « était malheureusement incomplète : elle n’était pas dûment signée et les conditions fixées étaient assez complexes et lui donnaient un avantage, ce qui rendait difficile son acceptation par le diocèse. De plus, le prix était assez bas compte tenu du patrimoine et du potentiel de la propriété ».
Le Journal a laissé plusieurs messages téléphoniques et envoyé un courriel au Vénérable Dr Edward Simonton, vicaire général et archidiacre de Québec, mais n’a reçu aucune réponse.
Lorsqu’on lui a demandé s’il ferait une nouvelle offre, Denis a répondu par courriel par un « OUI ! » catégorique. « Beaucoup de personnes m’ont demandé de continuer. »
« Je n’ai AUCUN intérêt financier dans ce projet », a-t-il écrit. « C’est un projet communautaire, et oui, je veux y mettre du mien, mais il n’y a pas de revenus à obtenir, mais des dépenses. J’ai fait visiter le bâtiment et il y a des réparations importantes à faire. Mon offre était une offre à condition que la ville y fasse une bibliothèque, sinon je n’ai pas de projet. Cette église doit servir la communauté anglophone et francophone. »
Son projet s’inscrirait dans le cadre du Cœur Villageois, a-t-il expliqué, aux côtés du presbytère anglican, de l’Église unie, qui deviendrait une salle de concert, et du Victoria Hall avec ses galeries d’art, tous bâtiments précédemment acquis par l’Espace culturel Cookshire-Eaton.
« Nous avons fait nos preuves », a-t-il écrit. « Nous investissons de 150 000 $ à 200 000 $ par an dans le Cœur Villageois. Je ne vois pas pourquoi les propriétaires de St. Peter’s douteraient de nous. »
Il a fait remarquer que si quelqu’un lui avait envoyé une offre non signée, il lui aurait simplement demandé de la signer.
Le courriel d’Anthony De Carvalho indiquait que le prix est le critère principal. « Bien que nous reconnaissions que la propriété nécessite d’importants travaux de restauration, nous avons l’obligation fiduciaire d’en obtenir une juste valeur marchande pour notre client, le diocèse anglican de Québec. Le produit de cette vente est essentiel, car il sera directement réinvesti dans l’entretien nécessaire de plusieurs autres églises du diocèse. »
Démolition?
« Bien que le diocèse anglican de Québec soit certainement attristé de voir ce magnifique bâtiment patrimonial démoli et qu’il aimerait beaucoup le voir préservé, l’utilisation finale de la propriété par tout futur acquéreur est généralement laissée à sa discrétion », a-t-il écrit. « Nous nous efforçons d’obtenir une offre équitable et respectueuse pour la propriété, quelle que soit l’utilisation à long terme envisagée par l’acheteur. »
Selon l’agente de développement en patrimoine immobilier de la MRC, Chloë Southam, l’église ne « pourrait jamais être démolie », et la citation municipale représente « une certification de la volonté de préserver l’immeuble dans le long terme. »
La citation aiderait aussi l’obtention de subventions permettant la restauration du bâtiment, mais n’est pas restrictive comme une classification provinciale, comme a obtenu l’Académie d’Eaton Corner, selon Mme Southam.
En raison de son emplacement au centre-ville et de son statut historique, « la valeur foncière de l’église seule, si l’on ne considérait que la valeur du terrain, est supérieure au prix demandé pour l’église », a déclaré Patrick De Carvalho.
L’intérêt de la communauté semble élevé. Un article paru dans le dernier numéro du Journal sur la situation a été publié le 31 octobre sur la page Facebook du Journal en français et sur la page Facebook « Souvenirs et photos des Cantons-de-l’Est » en anglais. Au cours des dix jours suivants, les deux publications ont reçu 109 emojis et 48 commentaires, presque tous en soutien à Denis, et ont été partagées 34 fois.

