L’état d’usure du système d’aqueduc de la ville de Cookshire-Eaton s’est invité dans la campagne électorale municipale. C’est que depuis cet été, la qualité de l’eau potable du secteur Cookshire s’est dégradée. Des photos de verre d’eau jaunâtre, parfois même orangée, ont circulé sur les réseaux sociaux et dans les médias, incitant les citoyens à en débattre sur la place publique.
L’administration municipale en poste n’a pas hésité à admettre que la situation est inacceptable. Elle a rappelé que cette couleur est causée par la rouille dans les tuyaux du système d’aqueduc. La solution : « Remplacer les 8 km de conduite du réseau concerné, qui sont en fin de vie utile. Or, les travaux coûteraient au minimum 32 000 000 $. C’est beaucoup trop pour une municipalité de notre envergure, sans aide financière des autres gouvernements », a précisé Mario Gendron, maire sortant de la municipalité.
Le 23 octobre dernier, le député caquiste de Mégantic, François Jacques, a répliqué en rappelant aux élus que c’est la municipalité qui demeure responsable de l’entretien de ses infrastructures. « J’ai rencontré le maire Gendron le 11 mars dernier et on a discuté de cet enjeu. Je lui ai mentionné de nous tenir au courant de tout problème et depuis, aucun suivi. Ce genre de problème n’arrive pas d’un jour à l’autre. M. Gendron est maire depuis 4 ans, il était élu depuis 2017, il a assurément été informé de la situation pour laquelle il devait poser une action », a-t-il ajouté.
Puis le 1er novembre, l’administration municipale a publié un texte intitulé « Mise au point – Réseau d’aqueduc du secteur Cookshire » où l’on y explique les trois enjeux avec lesquels l’administration a eu à négocier. Tout d’abord, un financement des infrastructures de plus en plus difficile, les différents programmes de subvention pour soutenir un aussi gros projet étant de moins en moins disponibles. Ensuite, le financement des municipalités (qui repose principalement sur la taxation des propriétés, la tarification des services offerts et les subventions) semble lui aussi compliqué : « Doit-on investir dans le développement des infrastructures pour générer plus de revenus, ou investir dans les infrastructures existantes pour assurer la pérennité des services ? » Et finalement, la planification des travaux. « Il est faux de croire qu’aucune planification dans les travaux d’entretien et de réparation des conduites d’aqueduc n’a été faite. Les membres du personnel et les élus de la municipalité connaissent l’état des infrastructures. Les réseaux ont été auscultés et une planification professionnelle a été rédigée par une firme d’ingénierie, » peut-on lire dans le document.
Au moment de mettre sous presse, le nouveau conseil municipal n’était pas encore en poste, mais c’est avec ce compliqué dossier qu’il devra débuter son mandat.
Par Sophie Marais

