La politique « Acheter canadien » est arrivée dans la région de l’Estrie la semaine dernière, lorsqu’une quarantaine de propriétaires d’entreprises se sont réunis à Lennoxville pour une séance de 90 minutes avec Joël Lightbound, ministre de la Transformation gouvernementale, des Travaux publics et de l’Approvisionnement, et Marianne Dandurand, députée fédérale (Compton-Stanstead).
Cette politique a été introduite dans le nouveau budget fédéral de 2025, a déclaré le ministre Lightbound, « et ses détails sont en cours de définition ». À cette fin, il a lancé une série de consultations auprès des petites et moyennes entreprises.
La présidente Suzanne Jutras et le directeur Scott Stevenson de l’organisme sans but lucratif Le Journal régional Le-Haut-Saint-François ont rencontré séparément le ministre Lightbound, Mme Dandurand, et des membres de leurs équipes, et leur ont présenté un mémoire de cinq pages sur « l’avenir des journaux communautaires, du journalisme, de Postes Canada et des communications au Canada ».
Mme Jutras et M. Stevenson ont abordé des sujets étroitement liés à l’initiative « Acheter canadien » : la communication du gouvernement avec le public, la viabilité et le rôle de Postes Canada dans la distribution des journaux, et la survie des journaux communautaires – sans lesquels le journalisme professionnel lui-même est menacé.

« Les journaux communautaires à travers le Canada luttent pour leur survie, beaucoup d’entre eux faisant faillite, alors qu’ils constituent un moyen essentiel et efficace de communiquer avec et entre les Canadiens. Leurs perspectives économiques actuelles pourraient être considérablement améliorées grâce à une approche « Acheter canadien » du gouvernement du Canada et à un traitement préférentiel de la part de Postes Canada », ont-ils écrit.
Mme Jutras et M. Stevenson ont proposé que les petites organisations telles que Le Journal soient reconnues comme des « communicateurs efficaces permettant au gouvernement du Canada d’atteindre les Canadiens, même dans les régions les plus isolées ».
Ils ont souligné que les communications en ligne, trop souvent privilégiées par le gouvernement, sont moins susceptibles d’être basées au Canada ou de privilégier le contenu canadien, par rapport aux médias communautaires locaux.
Dans un courriel, M. Stevenson a indiqué que le ministre Lightbound et Mme Dandurand avaient tous deux manifesté de l’intérêt pour le mémoire du Journal et « convenaient que les journaux sont essentiels aux communautés qu’ils desservent ». M. Stevenson s’est dit convaincu que leurs « idées contribueront à influencer les décisions futures et que nos associations de journaux (l’Association des médias écrits communautaires du Québec, Hebdos Québec, et l’Association des journaux communautaires du Québec) continueront de faire pression pour que ces changements se produisent ».
Lors de la séance destinée aux chefs d’entreprise, des représentants de Services publics et Approvisionnement Canada ont également expliqué le fonctionnement des appels d’offres gouvernementaux. Le ministre Lightbound a déclaré : « Depuis les six mois que j’occupe ce poste, j’entends dire que, pour de nombreuses petites entreprises, répondre à des appels d’offres publics peut s’apparenter aux douze travaux d’Astérix. Nous voulons faciliter ce processus. »
Mme Dandurand a souligné que le gouvernement canadien est le plus important acheteur au Canada et que, compte tenu de la perte de contrats américains en raison des tarifs douaniers, les entreprises locales pourraient tirer profit des contrats gouvernementaux.
« Un contrat vaut mieux qu’une subvention », a fait remarquer le ministre Lightbound.
Il a réitéré l’objectif du gouvernement, qui est que les investissements fédéraux servent de levier pour accroître les investissements dans le secteur privé. Le gouvernement vise également à étendre la politique « Acheter canadien » aux sociétés d’État et à encourager les provinces à s’approvisionner en matériaux canadiens, tels que l’acier et le bois d’œuvre.
Dans son communiqué de presse, Mme Dandurand a indiqué vouloir s’assurer que les entreprises des Cantons-de-l’Est « puissent pleinement profiter » de cette nouvelle ère d’innovation et de collaboration.

