La Bergerie Malvibois de Newport se bat contre la viande importée

De gauche à droite : le maire de Newport, Robert Asselin; Diane Duranleau et Marie-Antoine Roy, premiers propriétaires de la Bergerie Malvibois; et leur petite-fille Laurie. Photo : Jean-Marc Brais

La députée de Compton–Stanstead, Marianne Dandurand, a effectué une tournée de cinq entreprises agroalimentaires de la circonscription au début du mois. Parmi elles, on retrouvait la Bergerie Malvibois et Newport, le plus gros producteur d’agneaux dans la province. Ses deux sites de Newport totalisent 2500 brebis.

La députée fédérale était, à l’occasion de sa visite, accompagnée de Sophie Chatel, secrétaire parlementaire à l’Agriculture. Les deux femmes font partie, en compagnie de six autres députés, du Comité agricole du gouvernement libéral. Elles sont allées à la rencontre autant de petits producteurs que de joueurs établis, comme la bergerie de Newport ou la Ferme piscicole des Bobines, à East Hereford.

Local, national, international

« Dans le Haut-Saint-François, la production maraichère se fait à échelle humaine. C’est pas des grandes productions comme on voit en Montérégie », a remarqué la députée Dandurand. C’est une réalité qu’avait déjà constatée Marie-Antoine Roy, à l’époque où il a démarré la bergerie, en 1979. « Avant, dans le carré qu’on est, il y avait 42 producteurs. Maintenant, on est juste deux. C’est un autre monde », reconnait M. Roy. « C’est impossible de rester petit si on veut que la main-d’œuvre suive. »

Si la Bergerie Malvibois et Newport n’a d’autre choix que de produire un gros volume, c’est parce que l’Océanie cogne aux portes du marché canadien depuis belle lurette. « On s’est toujours battu contre l’agneau de la Nouvelle-Zélande et de l’Australie », indique Karine Fortier, qui fait partie de la seconde génération de propriétaires de la bergerie. « Avant, ça arrivait congelé. On disait : « Nous autres, c’est de l’agneau frais. » Maintenant, eux autres, ça arrive par conteneurs avec du gaz. Ça arrive frais. « Bon pour 100 jours ». On n’est plus dans la même game qu’avant. »

De gauche à droite : Marianne Dandurand, députée de Compton–Stanstead; Sophie Chatel, secrétaire parlementaire à l’Agriculture; Marc-Antoine Roy et Karine Fortier, seconde génération de propriétaires de la Bergerie Malvibois. Photo : Jean-Marc Brais

Demandes au fédéral

Cette viande d’outre-mer arrivant fraiche et n’étant plus congelée, les bouchers et les épiciers peuvent en faire la coupe qu’ils veulent. Dès lors, la viande est étiquetée comme étant transformée au Canada, ce qui ajoute à la confusion de la provenance pour le client. Une clarification est donc demandée par les producteurs canadiens en ce qui a trait à l’affichage sur les tablettes. Du même coup, ils souhaitent un allègement de la paperasse administrative demandée par le gouvernement fédéral. « Il me semble que c’est de pire en pire. Chaque fois, ils demandent une coche de plus », se désole Marc-Antoine Roy, conjoint de Karine Fortier et fils de Marie-Antoine Roy.

Si la troisième génération de Roy commence à travailler à la Bergerie Malvibois, « c’est parce qu’on a osé », estime son fondateur, Marie-Antoine Roy. « Il y a eu trois périodes importantes : le robot d’alimentation, le système de lattes, puis dernièrement, la louve (pouponnière). » Celui-ci a débuté le processus de transfert de la bergerie auprès de son fils Marc-Antoine et de sa belle-fille Karine en 2004. M. Roy père est également le frère de Normand Roy, fondateur de la Ferme piscicole des Bobines.

Photo : Équipe de Marianne Dandurand
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Jean-Marc Brais
Jean-Marc oeuvre dans les médias communautaires depuis 2013. Il a été journaliste pour le Haut-Saint-François de 2017 à 2019. Il est de retour au Journal depuis 2024.

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